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ISBN : 978-2-8240-0927-8 — auteur : Joan-Claudi Puech — langue : occitan (provençal) — format : 15x21 cm — nombre de pages : 166 — illustrations : 1 en NB.
Pierre de Bouville d’Avignonet naquit dans l’an de la mort du comte de Toulouse Raimond VI. Il en garda néanmoins un souvenir d’enfance, l’image gravée dans sa mémoire de la Bonne Femme blonde. Lui, il aurait voulu brandir l’épée pour la protéger, mais l’épée salit tout, le bourreau comme la victime. La nuit de l’Ascension de 1244, il participa au massacre des inquisiteurs d’Avignonet. Un espoir fou, vite éteint. “Nous croyions, qu’après, le pays serait libéré.” Pierre fuit en Lombardie où il prospéra dans le commerce des toiles, et de temps à autre il se faisait passeur pour aider les siens à échapper à l’inquisition et à venir s’installer de l’autre côté des Alpes. Mais après la chute de Crémone, le Montségur lombard, il n’y eu plus de refuge de par le monde. Il retourna au pays, et dans les cachots de Toulouse l’inquisition viola sa mémoire. Il ne dit rien pourtant de la Dame de Montlodier et de sa fille qui lui avaient offert l’asile dans un lieu oublié du Carladez, perdu entre ruisseaux, bois et petites gorges étroites. Dans les siècles qui suivirent, sous une forme ou une autre, chaque fois qu’il revint à Montlodier pour soigner ses blessures, la jeune femme était toujours là qui paraissait l’attendre, telle la fille de Sion du prophète Isaïe. Avec elle, il connaîtra la fin de Dieu, un roi de droit divin fut décapité, et l’humble déchéance d’un homme des temps nouveaux, le général et comte d’Empire Jean-Baptiste Milhaud à Aurillac le jour de la Saint-Urbain de 1832. L’âme de Pierre erre encore entre les méandres du temps, jamais consolée.
Joan-Claudi Puech, est né à Aurillac en 1962. Il a passé son enfance dans la ferme familiale, dans un endroit du Cantal qui s’appelle le Carladez, ce petit comté qui par le mariage de Dolça de Carlat et de Provence passa à la Maison de Barcelone. Il fit ensuite son lycée à Rodez, puis alla vivre à Toulouse, où il rencontra celle qui allait devenir son épouse. Il la suivit chez elle en Provence et habite dans le pays d’Apt. Il a publié un roman : Una pèira e un tamborin. Entre Carladez, Rouergue, Toulousain, Pyrénées, Provence et Alpes, il a la conscience profonde d’une même identité, et l’intuition d’une blessure secrète qu’il lit dans le pays depuis qu’il est enfant, et qu’il n’a de cesse de vouloir mettre en mots.